Ensemble # 39 | Juvisy Mag | Février 2025

14 • Ensemble #39 • Février 2025 On le sait, notre manière de consommer, notamment de manger, se traduit par des conséquences sur notre environnement. Aujourd’hui, dans un monde où le changement climatique est un défi majeur, où la préservation des ressources est une priorité et où une partie de l’humanité ne mange pas à sa faim, chaque geste compte. Pour répondre à ces injonctions tout en proposant le meilleur en termes de qualité des produits et d’équilibre alimentaire à nos enfants, la Ville a engagé une réflexion globale sur les repas dans les cantines scolaires, faisant ainsi également suite à la mobilisation des jeunes élus du Conseil Municipal des Enfants contre le gaspillage alimentaire. Bien manger sans gaspiller ! Ensemble : Si une grande majorité de parents a tout à fait compris les enjeux, un certain nombre nous ont interrogés à juste titre sur le passage de 5 à 4 compo- sants dans les repas de la cantine. Pou- vez-vous nous en dire plus, notamment si les enfants mangent moins ? Amandine Costa : Déjà, il faut dire que nous avons simplement initié une nouvelle phase de test, après celle que nous avons faite à l’école Ungerer en 2024 et qui a prouvé qu’au contraire, les enfants man- geaient davantage en gaspillant moins. Il faut aussi préciser, au préalable, que le choix de limiter les composantes ne signifie pas une réduction de la quantité proposée aux enfants : les grammages sont définis et validés par des professionnels de la nutrition, conformément aux recomman- dations du GEMRCN*. Il faut aussi savoir que nous ne pouvons pas éliminer le plat et les accompagnements. Quand nous enlevons le fromage, le plat est forcément composé avec un gratin ou une sauce béchamel. De même, quand il n’y a pas de dessert, nous servons du fromage à tartiner. C’est aussi une autre manière de présenter les aliments aux enfants, en coupant les fruits en quarts, avec des bars à salade et à épices, en les invitant à se resservir de plats qu’ils aiment plutôt que de leur imposer de prendre des aliments qu’ils ne consomme- ront pas. Il s’agit d’une invitation à ce qu’ils se régulent en fonction de leur appétit et de leur goût, sans céder à la facilité du steak- frites ou des cordons-bleus tous les jours ! Dans tous les cas, nous encourageons les enfants à se resservir s’ils le veulent ! Qu’est-ce qui vous a décidé d'opérer ces changements ? Deux choses : le respect de la loi, notamment les lois AGEC** et EGAlim***, qui imposent des exigences accrues en matière de qualité alimentaire et de durabi- lité environnementale, et surtout le constat amer que nous avons fait à la lumière de plusieurs études sur le gaspillage dans nos cantines. Le gaspillage alimentaire est une aberration à l’heure où certains de nos concitoyens ne mangent pas à leur faim et où le changement climatique nous impose de revoir chacun de nos réflexes de consommation. On a coutume de dire, à raison d’ailleurs, que ce sont les enfants d’aujourd’hui qui auront le monde futur entre les mains et il est de notre devoir de les sensibiliser à la lutte contre les gas- Générations * Groupe d'étude des marchés de restauration collective et nutrition ** La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. *** Aussi appelée loi Agriculture et Alimentation, la loi EGalim a pour objectif de rééquilibrer les relations commerciales dans le secteur agricole et d'œuvrer pour une alimentation saine et durable. Amandine Costa Adjointe chargée de la Famille, de la Petite Enfance, de l’Enfance et des Aînés.

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